La notion de « mentor » remonte à la mythologie grecque, à l’époque d’Ulysse. Mentor est chargé de s’occuper de Télémaque, le fils du roi d’Ithaque, absent à cause de la guerre de Troie. Mentor devient alors le conseiller du prince. Ce récit, vieux de plusieurs siècles, a donné naissance au mot «mentor», aujourd’hui utilisé pour désigner une personne expérimentée, qui accompagne une autre personne.
Aujourd’hui, le mentorat est utilisé dans de nombreuses situations : dans les entreprises pour guider les carrières ; à l’école pour soutenir les élèves ou encore dans des initiatives pour promouvoir l’égalité et l’inclusion. Il reste principalement utilisé dans des situations professionnelle ou académique.
Le mentorat académique peut se traduire par de l’aide aux devoirs, un appui dans un choix d’orientation, mais aussi par un accompagnement à la découverte du monde et de la culture. Il a souvent pour objectif de permettre à l’élève de gagner des connaissances, des compétences et de l’autonomie. Il peut être mis en place à tout âge, et peut se révéler être un élément clé pour la réussite d’un élève en difficulté.
Ce mentorat académique est l’essence même de l’Entraide Scolaire Amicale, dont le but est d’offrir une chance aux enfants et aux jeunes en difficulté scolaire et dont les familles n’ont pas les ressources nécessaires pour les aider. L’accompagnement proposé aux élèves est un accompagnement non seulement scolaire, mais aussi culturel et social. Le mentor n’est pas juste un guide dans le milieu scolaire, il ouvre également des portes vers des horizons culturels, sociaux et parfois même vers de nouvelles aspirations en matière d’orientation. Les mentors de l’E.S.A peuvent également aider les parents à s’impliquer dans la scolarité de leur enfant et faciliter les relations entre les parents et l’école. À travers ces différentes actions, le mentorat proposé par l’E.S.A vise à lutter contre l’inégalité des chances, principalement dans la sphère académique.
« Avec Sophie, on lit des livres ensemble, parce que la lecture et la compréhension de texte sont difficiles pour moi. Avant, j’avais de très mauvaises notes, maintenant elles sont meilleures. Souvent, on parle aussi d’autre chose que de l’école ou des devoirs. Elle me demande comment ça va, je lui raconte l’anniversaire de mon frère ou des histoires avec mes copines. C’est comme quelqu’un de la famille ! » - Hamidé, accompagnée à Angers (49)
Dans cette dynamique d’accompagnement global, le lien entre mentor et jeune devient aussi une belle rencontre entre générations, pleine d’écoute, de partage et d’enrichissement mutuel.
Le terme intergénérationnel peut, tout comme le terme mentorat, être employé dans différents cas. On peut parler de projets intergénérationnels, qui correspondent à des programmes qui favorisent la coopération entre différentes générations. Cependant, on parle principalement de relations intergénérationnelles. Elles désignent les liens entre des individus de générations différentes. Ces relations sont d’une importance majeure dans une société où il y a de grands contrastes entre les générations qui coexistent. Elles permettent le bien-être intergénérationnel, qui est le résultat d’initiatives qui visent à promouvoir un environnement où les générations peuvent coexister en tirant parti des compétences et des perspectives de chacun. C’est donc la rencontre entre deux univers : celui d’un jeune, en quête d’apprentissage, et celui d’un adulte, prêt à transmettre ses savoirs. L’Entraide Scolaire Amicale, dans sa mission de mentorat, participe activement au bien-être intergénérationnel en mettant en relation des enfants et des jeunes avec des mentors adultes, actifs ou retraités.
« L’E.S.A se fut un enrichissement personnel qui nous a permis de développer nos capacités d’écoute et d’empathie envers les enfants. » - Solange et Michel, retraités, Clamart (92)
Le mentorat, qu’il soit académique ou professionnel, entraîne bien souvent des relations intergénérationnelles, comme c’est le cas à l’E.S.A. Ces relations ne sont pas toujours simples notamment parce que les jeunes et les mentors n’ont pas grandi à la même époque. En effet, les nombreuses différences entre certaines générations peuvent susciter un doute quant à l’efficacité du mentorat.
Le premier frein au mentorat intergénérationnel sont les préjugés que chaque génération a l’une sur l’autre. On peut par exemple avoir en tête certaines idées reçues, comme le fait que les jeunes générations ne savent pas se passer de « leurs écrans », ou encore l’idée que les seniors sont dépassés et trop attachés aux anciennes méthodes de travail. De plus les différents groupes, notamment les plus âgés et les plus jeunes, ont des valeurs très différentes, voire opposées. Ces différents principes peuvent alors compliquer les échanges.
Un autre frein majeur réside dans les différences de langage entre les générations, ainsi que les canaux de communication privilégiés par chacune des générations. Chaque langage est marqué par son époque, ses valeurs et ses normes sociales. Ainsi, les générations les plus jeunes ont un langage marqué par l’utilisation de nouveaux mots et expressions, principalement issus de l’anglais, des réseaux sociaux ou de la culture populaire. Elles ont également grandement recours aux abréviations et au langage numérique. Le langage informel est utilisé par les jeunes dans la majorité des circonstances, ce qui rentre en confrontation avec le langage plus formel des seniors, qui manient les expressions classiques.
Toutefois, il est important de dépasser ces préjugés car le mentorat intergénérationnel est un vrai atout !
Les mentors bénévoles à l’E.S.A sont prêts à apprendre auprès des plus jeunes, autant qu’à leur partager leur savoir : ils se familiarisent avec les outils numériques et s’immergent dans la culture de la jeunesse actuelle. Par ailleurs, le mentorat intergénérationnel permet également de lutter contre l’isolement social : créer du lien est un enjeu majeur dans notre société.
Pour beaucoup de mentors, c’est aussi une manière de se sentir utiles. Ils reçoivent beaucoup de reconnaissance et développent certaines compétences (pédagogie, lien social, confiance etc…).
Le mentorat intergénérationnel est une relation à double sens, enrichissante pour le mentor et l’accompagné !
« Accompagner un enfant, c’est une aventure très enrichissante sur le plan humain. Il est important pour ces enfants que l’on s’intéresse à eux et il faut souvent d’abord leur redonner confiance en eux -mêmes. C’est un travail de connaissance et de reconnaissance mutuelles. » - Anne, retraitée et mentor à Pantin (93)
Pour que cette alchimie fonctionne, l’E.S.A veille à préparer ses bénévoles : des actions de sensibilisation et des formations sont organisées tout au long de l’année.
Ces formations ciblent par exemple la place des parents dans la scolarité de leur enfant, en donnant des outils au mentor pour les intégrer dans le processus d’accompagnement. Des formations sur les nouveaux outils numériques utilisés dans la scolarité (comme ChatGPT ou tout autre forme d’intelligences artificielles) sont proposées afin d’actualiser les connaissances de nos mentors.
Également, l’accompagnement proposé par l’Entraide Scolaire Amicale s’inscrit dans une mission plus vaste : lutter contre les inégalités et bâtir une société plus solidaire, où chaque enfant, quel que soit son milieu, peut rêver et réussir. Cela permet de construire
des ponts entre les générations, qui enrichissent non seulement les bénévoles et les jeunes, mais aussi la société tout entière.
Bien que le mentorat intergénérationnel puisse demander un peu de travail d’adaptation, les effets sont toujours positifs, à la fois pour le jeune et le mentor !
Réunions d'informations
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